Test : DOOM

Test : DOOM

2017-02-24 0 Par AL-X5

Doom, FPS développé par Id Software et édité par Bethesda Softworks sur PS4, XOne et PC.

Est-il encore nécessaire de présenter DOOM ? LE jeu qui a quasiment inventé le genre FPS. Une chose est certaine, c’est incontestablement lui qui lui a donné ses lettres de noblesse. Au point qu’à l’époque, on s’en souvient tous, les jeux de tir à la première personne étaient catégorisés « Doom-like », avant que l’appellation FPS ne frappe de ses trois lettres ce nouveau genre. Une vraie révolution à proprement parler, emblématique de la transition 2D / 3D en intégrant ces deux techniques. Et avant l’arrivée de la « full 3D » deux ans plus tard avec la première Playstation.

Développé par Id Software, société américaine basée au Texas, à qui l’on doit aussi l’inoubliable Wolfenstein 3D (sorti en 1992), le premier « vrai » FPS, bien que d’autres se soient essayé à la vue subjective avant eux. Doom sort l’année suivante (1993), et comme Wolfenstein, il joue habilement de ses sprites 2D rotatifs dans une succession de couloirs 3D. Doom impressionnait  par ses graphismes, ses bruitages, l’exploration de ses niveaux et de leurs nombreux secrets. On se souvient tous de cette main gantée, du reflet sur le canon de ce shotgun si bien modélisé, et de cette fameuse animation lors du rechargement, accompagnée du fameux « Cr cr ». Nos yeux brillaient devant ce bond en avant, pas de doute, un sérieux cap venait d’être franchi…

• RÉALISATION

La direction artistique tabasse (c’est le cas de le dire), comme tout le reste d’ailleurs : Les musiques, les menus, la façon d’ouvrir une caisse, ou d’utiliser certains objets (parfois organiques). Tout est hardcore et agressif, mais avec une certaine élégance. Le design des armes, armures, véhicules, portes ou sas, et jusqu’au simple container… Tout, absolument tout est hyper stylisé, très travaillé. On ne peut que s’incliner devant cette DA de folie. Ne parlons pas du bestiaire originel, revu et corrigé mais fidèle au premier Doom (contrairement à Doom 3), avec des monstres puissants, agressifs et très bien modélisés.

Globalement le jeu est beau, très beau même. Sur consoles, la technique est bien évidemment perfectible, avec des textures qui s’affichent progressivement en début de partie, et souvent baveuses de très près. Signes distinctifs des jeux estampillés Bethesda finalement, mais le plaisir est ailleurs… Et une fois encore, le rendu global est très satisfaisant, avec des éclairages et reflets très convaincants, et des détails bien sentis comme la buée derrière une vitre.

Soulignons aussi des musiques hyper efficaces, très « hard-tech », bien nerveuses et immersives. Bande originale composée par Michael John Gordon, à qui l’on doit, entre autres, les OST des deux derniers Wolfenstein, Need for Speed, Killer Instinct ou encore Prey (à venir en mai 2017). D’excellents bruitages : Il faut entendre le craquement d’os au corps-à-corps et les rafales de certaines armes. Une légère déception pour le « Pfiou pfiou » de fusil plasma (qui tire des boules d’ailleurs mouaif…). Et pour chipoter, le râle d’agonie du premier Doom, le fameux « Wrouaaaw » qui aurait pu être recréé pour le fan service. Exigence quand tu nous tiens…

• GAMEPLAY

Doom est un jeu de fou furieux. On a rarement vu un gameplay si nerveux, fluide et speed à la fois… Et pourtant si subtil et agréable à prendre en main. Et c’est là tout le paradoxe de ce Doom… Qui en fait au passage un titre ultra jouissif. Véritable tour de force d’Id Software, qui nous donne une leçon de gameplay. Doom est venu rappeler à tout le monde qui est le patron.

Dans son approche, le gameplay nous pousse à aller au-devant des ennemis, sans quoi les affreux montent au créneau pour nous déloger. Et pour peu qu’on se retrouve acculé dans un coin, ce sera une mort expéditive assurée. Mais le véritable coup de génie est d’avoir su préserver l’essence du gameplay originel, tout en le rendant fin et subtil. Surtout lorsqu’il s’agit d’éviter des boules de feu ou les chocs frontaux de certaines créatures. C’est un véritable plaisir de tourner autour des ennemis, de les contourner, d’éviter leurs tirs et de s’approcher au plus près afin d’ajuster un tir en pleine poire. Un seul mot : Jouissif ! Et malgré sa nervosité, le jeu nous offre le luxe de prendre le temps de bien viser, surtout lorsqu’il ne reste que deux ou trois ennemis vivants. Du grand art…

Pour finir, notons aussi la possibilité d’upgrader la combinaison, deux tirs alternatifs pour chaque arme (également upgradables), la présence du fameux canon plasma BFG, des corps-à-corps bien gore qui redonne de l’énergie, des coups de tronçonneuse qui redonne des munitions, des items bonus pour être invulnérable un court instant, entrer en mode rage et éclater tout le monde à mains nues, ou encore booster vos dégâts balistiques etc… Avouez qu’il y a de quoi faire trembler les enfers.

• LEVEL DESIGN

Les niveaux assez vastes, semi-ouverts, regorgeants de petits passages et de zones secrètes, nous poussent à explorer chaque recoin à la recherche de bonus cachés et d’améliorations. On va, on vient, traversant chaque niveau en long et en large. Une carte s’affiche à tout moment, dévoilant les coins inexplorés et bonus à récupérer.
Fini donc, le FPS « couloir » où on ne peut plus revenir en arrière, un vrai régal. De nombreuses zones d’affrontement sont pensées « arena », titillant la nostalgie de l’époque Doom / Quake / Unreal, et donnant lieu à des affrontements survoltés où on n’hésite pas à sauter d’une caisse à une plateforme pour mieux prendre l’ennemi à revers.

Petit bémol concernant les effets de vide infini qui paraissent, pour le coup, très vides. Mais dans l’ensemble, les environnements sont très réussis, avec des passages extérieurs crédibles et beaucoup d’intérieurs de base, de labos et de conduits bien inspirés. Certaines zones sont vraiment spacieuses, il faudra jouer du double saut (efficace et permissif) pour atteindre certains endroits cachés.

• CONCLUSION

Une ambiance de fou furieux pour un Doom brutal, défoulant et ultra badass, mais une fois encore : À la subtilité insoupçonnée. À essayer au moins une fois. On lui reprochera un dernier quart de jeu un peu bâclé, avec du monstre à gogo dans l’arène, des boss un peu retors (on apprécie ou pas), et des niveaux plus petits incitant moins à l’exploration. Le tout, allié à une durée de vie trop courte, qui nous donne une fin de jeu légèrement frustrante. On sent le couperet de la deadline tomber, l’accélération dans le développement de ce dernier tronçon.

Mais ne boudons pas notre plaisir, l’ensemble du jeu reste un énorme kiffe, à ne louper sous aucun prétexte pour peu que vous soyez fan de la licence. Du bon gros Doom au sommet de son art.