Test retro : Pikmin

Test retro : Pikmin

2017-02-07 0 Par Phill

Un vaisseau spatial navigue paisiblement dans l’infinie grandeur de l’espace lorsqu’un astéroïde vient le percuter. Le Capitaine Olimar s’échoue sur une planète inconnue. Son vaisseau, le Dolphin, est en miettes, éparpillées aux quatre coins d’une région hostile, pleine de monstres étranges et vindicatifs. Notre héros est bien en peine et se demande comment il va pouvoir faire pour rassembler toutes ces pièces et rentrer chez lui. Il fait alors la rencontre de drôles de petits êtres humanoïdes : les Pikmin. Ils semblent plutôt amicaux, très serviables et répondent au son du sifflet d’Olimar. Ils n’hésitent pas à se sacrifier pour tuer les ennemis et retroussent leurs manches lorsqu’il faut porter les pièces sur de longues distances pour les rapporter au Dolphin.

Nous entrons alors dans une aventure très prenante où nous avons 30 jours, et pas un de plus, pour récupérer les 30 pièces perdues de notre vaisseau. 25 suffisent pour rendre le vaisseau à nouveau fonctionnel. Nous incarnons Olimar et nous dirigeons nos Pikmin au sifflet ! Le temps est très important et il faut optimiser ses journées pour ramasser un maximum de pièces par jour. On peut aussi se retrouver à ne ramener aucune pièce mais à travailler très dur pour libérer certains accès ou tuer certains ennemis. Une journée durant 12 minutes, il arrive souvent qu’on entende le signal sonore annonçant la mi-journée, en ayant l’impression de n’avoir eu le temps de rien et que les minutes qu’il nous reste ne suffiront pas à tout faire. En fin de journée, il faut veiller à avoir récupéré tous ses Pikmin. Dans le cas contraire, ils mourront sauvagement dévorés par les monstres environnants.

Il existe trois couleurs de Pikmin :

  • Les rouges sont les premiers que nous rencontrons. Ils frappent plus fort que les autres et résistent au feu.
  • Les jaunes peuvent être lancés plus haut et sont capables de porter des bombes-roc, sortes de rochers explosifs, pour ouvrir certains passages incassables autrement.
  • Les bleus sont les seuls à pouvoir aller dans l’eau, les autres finissent par mourir s’ils y restent trop longtemps.

 

Il va donc falloir jongler entre nos trois types de Pikmin pour arriver à reconstituer notre véhicule intergalactique.

On démarre sur le site du crash. Dans cette zone nous pourrons trouver deux pièces. On commence par voir ce que nous pouvons faire avec les Pikmin. En les lançant droit devant nous, on peut les faire interagir avec l’environnement. Si c’est sur une fleur, ils vont récupérer le palet au centre de la fleur et le ramener à leur vaisseau, l’oignon.  Le palet sera aspiré par l’oignon et il en jaillira alors de nouveaux Pikmin qui viendront gonfler vos rangs. Si c’est un ennemi, ils vont l’attaquer sans relâche jusqu’à le terrasser. Ils peuvent également détruire des murs ou construire des ponts pour créer de nouveaux chemins. On récupère facilement notre première pièce toute proche du site du crash. Cette petite zone sert de tutoriel.

Comme vous le voyez sur l’image, certain Pikmin ont une feuille, d’autre un bourgeon ou encore une fleur. Ce sont des stades d’évolutions des Pikmin. Lorsqu’un palet de couleur est rapporté à leur oignon, des graines de Pikmin en jaillissent et vont se planter dans le sol. Au bout de quelques secondes seulement des pousses de Pikmin feuille sortent de terre. Olimar peut alors les arracher et nous auront alors un nouveau Pikmin dans notre groupe. Mais nous pouvons décider de les laisser planter là et ils passeront de feuille à bourgeon puis se transformeront en fleur. Quel est l’intérêt d’attendre qu’ils se transforment en fleur ? Les Pikmin fleur sont plus rapides, ils courent plus vite et nous font donc perdre moins de temps. Il y a d’autres moyens pour les faire évoluer. On trouve régulièrement du nectar qui fait directement passer les Pikmin au stade de fleur. Cela vous fera perdre un peu de temps pour collecter le précieux breuvage.

Très rapidement, on attaque les choses sérieuses. Et on passe à la seconde zone, La Forêt de l’Espoir, où l’on trouvera huit pièces. Cette zone est assez agréable à découvrir, lumineuse et chaleureuse. Mais très vite nous sommes confrontés à des ennemis assez redoutables : Les Bulborbes rouges. Des sortes de grosses coccinelles qui engloutissent vos Pikmin sans jamais arriver à satiété. Ils sont accompagnés par des plus petits Bulborbes. C’est dans cette zone que nous découvrons les Pikmin jaunes et les bombes-rocs. Attention à la manipulation des Pikmin tenant des bombes-rocs, une erreur et on se retrouve vite à faire exploser la moitié de nos Pikmin. Dans cette zone nous allons pouvoir trouver une pièce très précieuse : le radar. Elle nous permet de voir sur notre carte la position des pièces du vaisseau et de nos Pikmin. Utile si ceux-ci viennent à se coincer, ce qui arrive régulièrement. Nous affrontons aussi un premier gros boss. Une sorte de scarabée crachant des boules de roc et sous ses élytres, son abdomen est en feu. Il va donc falloir trouver le point faible de ce Scarcanon Blindé.

 

La zone suivante, le Nombril de la forêt, cache neuf pièces. Elles sont maintenant plus faciles à trouver grâce au radar. Cet endroit est assez sombre et angoissant, plein de pièges et de monstres bizarres. Quand vous arrivez dans une nouvelle région, il va falloir faire un gros travail d’exploration pour découvrir où sont les pièces, si elles sont bloquées par un mur ou un monstre, quels types de Pikmin vont être nécessaires pour aller chercher telle pièce ou vaincre tel monstre. Repérer les murs à abattre et les ponts à construire. Trouver les endroits où se ravitailler en bombes-rocs pour les « gros murs ». Une fois que vous vous êtes bien repéré dans ce nouveau terrain, vous allez pouvoir mettre en place votre stratégie et l’appliquer. Je ne vous cache pas que pour optimiser certaines journées, je les ai recommencées plusieurs fois, mais vous n’êtes pas obligé de le faire car 25 pièces suffisent pour vous permettre de repartir chez vous. Ici deux boss vous barrent la route. Une sorte de gros champignon vénéneux et une grande araignée haute sur pattes. Il faut faire particulièrement attention au champignon qui, dans son pattern, crache un nuage de spores qui mettront vos Pikmin dans un état second et ceux-ci se retourneront contre vous. L’araignée, elle, a tendance à être un peu hyperactive et il faut l’immobiliser pour lui porter des coups.

 

Avant dernière zone du jeu et certainement la plus vaste. La Source Lointaine ne vous laissera pas récupérer facilement les dix pièces qu’elle cache jalousement. Constituée de vastes zones marécageuses, cette région vous obligera à beaucoup vous servir de vos Pikmin bleus. Un ennemi va particulièrement vous embêter pendant cette aventure, ce sont les Wogs. Des grenouilles qui sautent haut et retombent lourdement sur nos chers petits compagnons, les tuants sur le coup et faisant ainsi des ravages dans nos rangs.

 

Il y a également deux bébêtes peu dangereuses mais qui ne vous faciliteront pas la tâche. Le puffy volant soufflera très fort sur vos Pikmin les sonnant quelques secondes et vous obligeant à les rassembler avec votre sifflet pour pouvoir les renvoyer au combat.

 

 

Le piquépille, une sorte de grosse mouche, foncera sur vos Pikmin pour en kidnapper deux et aller les replanter en terre un par un où bon lui semble et surtout bien loin l’un de l’autre.

 

Nous retrouverons également notre ami le Scarcanon Blindé, les Bulborbes et d’autres ennemis pas contents que vous les dérangiez. Cette zone ne vous laissera que peu de répit et ne vous rendra pas les tâches faciles.

 

Pour finir, une dernière zone très amusante, au moins au début : l’épreuve finale. C’est une sorte de parcours du combattant, en ligne droite vers le dernier boss du jeu. Il va falloir, une dernière fois, mettre tout ce que vous avez appris sur les Pikmin en pratique pour arriver à la zone de combat. Et quel combat ! Ce boss n’est vraiment pas du matin et se réveille dans une colère terrible. Il a vraiment décidé d’anéantir vos Pikmin jusqu’au dernier en les avalant, en leur sautant dessus et en les écrasant, devenant toujours plus violent à mesure que vous le tapez.

La dernière pièce récupérée, vous pouvez alors rentrer chez vous fort de cette grande aventure et content de l’avoir vécue entouré de vos petits combattants colorés.

Avec ses ennemis aussi divers que variés, ses zones à explorer et une armée à faire grandir et évoluer, on ne s’ennuie pas une minute dans Pikmin. Je pense avoir mis 9 heures à en venir à bout, en ayant récupéré toutes les pièces et recommencé certaines journées plusieurs fois pour bien explorer et optimiser les déplacements. J’ai récupéré la trentième pièce le 24ème jour. Sans optimiser et en allant à l’essentiel 5 à 6 heures suffisent.

Le gameplay est vraiment bien étudié et intuitif, en même temps c’est un jeu Shigeru Miyamoto ! Olimar est bien équilibré, pas trop rigide et bien réactif à déplacer la zone utile du sifflet, chose très importante pour les combats contre les boss. On peut emporter au maximum 100 Pikmin avec nous, les autres seront stockés dans leurs oignons. On sait en permanence combien de Pikmin sont sur le terrain, Pikmin plantés en terre compris, et combien sont réellement actifs et nous suivent. A chaque fin de journée nous avons un rapport détaillé sur les mouvements de population Pikmin par couleur et total. Cela permet de bien se rendre compte quel type de Pikmin il va falloir régénérer. Pour créer de nouveaux Pikmin nous avions vu que nous pouvions utiliser les palets sur les fleurs, mais ceux-ci ne font pas grossir beaucoup notre population. Çà et là sont disséminés des plus gros palets nous permettant d’en créer plus à la fois. Les Pikmin peuvent rapporter des palets de n’importe quelle couleur à leur oignon mais un palet de la même couleur génèrera plus de Pikmin. Les ennemis et les boss nous permettent aussi de générer des Pikmin en grande quantité.

Ce système de trois couleurs nous oblige à réfléchir davantage sur notre stratégie. Il faudra parfois emporter plusieurs couleurs de Pikmin pour n’en utiliser que quelques-uns, d’une certaine couleur, puis ensuite ceux d’une autre couleur, suivant les puzzles à résoudre. Un bouton nous permet d’ordonner aux Pikmin de rester sur place et d’attendre. Ils se rangent alors par couleur, ce qui est bien pratique pour ne sélectionner que les Pikmin nécessaires. Les autres s’asseyent sur place et attendent.

Bien que nous soyons sur GameCube, les détails de la faune et de la flore sont assez importants. Si comme moi vous avez un câble RGB pour cette console vous profiterez pleinement des petits détails apportés au jeu. J’ai trouvé que la surface de l’eau était particulièrement bien soignée. Seules parfois les textures de sol, notamment en forêt, font parfois un peu « fouillis » mais ce n’est pas non plus très choquant.

Les différents niveaux sont assez vastes et on s’y perd parfois ce qui accentue le coté exploration. Le Nombril de la forêt particulièrement tortueux nous fera souvent nous reporter à la carte. Les niveaux se ressemblent un peu par leur faune et leur flore. Ce qui est cohérent avec le fait que nous sommes sur une seule et même planète et dans une zone assez restreinte. Ce qui est un peu dommage, c’est qu’on peut trouver un manque de diversité entre les niveaux. Par contre, comme les régions sont toutes bien différentes, on aura des phases d’exploration importantes pour visualiser une zone dans son ensemble et de ce coté là, le level design est réussi.

Comme l’aventure est assez courte, cela peut aider à la re-jouabilité. Si on a terminé le jeu un peu rapidement la première fois on peut aisément le refaire de manière plus approfondie la seconde. On peut aussi se faire des petits challenges comme amasser les 30 pièces sans recommencer une seule journée, ou sans utiliser la carte et le radar, etc. Comme il n’y a pas trop d’éléments de RPG, nous allons nous cantonner à ces petites règles auto imposées qui risquent de lasser à la 2ème ou 3ème partie. Le temps aidera surement à retrouver l’envie de se replonger dedans.

J’ai adoré la bande sonore qui met vraiment dans l’ambiance. Des musiques calmes, qui par leurs sonorités nous plongent un peu plus dans le mystère. Explorer les différentes régions avec ces musiques en fond accentue la sensation d’aventure dans un monde inconnu. Elles sont par certains aspects un peu angoissantes également, ce qui va avec l’ambiance du jeu. Le crash sur une planète inconnue, les pièces éparpillées, les ennemis omniprésents, l’incapacité d’Olimar de reconstituer son vaisseau tout seul, le temps défilant à toute vitesse et la deadline des 30 jours : autant de sources de stress accentuées par ces musiques qui rendent l’aventure très palpitante.

La notice du jeu est bien détaillée et nous apprend, entre autres, la taille de nos protagonistes dans le monde réel. Je vous laisse observer Olimar et ses Pikmin aux côtés d’un mini CD, d’une manette et d’une carte mémoire de GameCube à l’échelle 1/1 :

 

Le nom du vaisseau, Dolphin, fait référence au nom de code du projet de la GameCube : project dolphin, qui donnera également son nom à la place Delphino dans Super Mario Sunshine.

 

 

 

Pikmin est une aventure haute en couleur, très prenante et dépaysante. Agréablement surpris par l’originalité du gameplay où nous n’effectuons pas nous-mêmes les actions mais sommes obligés de les confier aux Pikmin. J’ai souvent ressenti un sentiment de profonde empathie lorsqu’ils se faisaient dévorer ou écraser par des ennemis sans pouvoir y faire grand-chose. On culpabilise plus encore en se disant qu’ils n’ont fait que ce que nous avons demandé et c’est nous qui avons mal géré la situation, nous poussant alors à redoubler de prudence. Avec les rapports de fin de journée on mesure, parfois à retardement, l’étendue catastrophique de nos pertes et sommes pris d’une certaine tristesse à l’égard des Pikmin tombés au combat. Une aventure en osmose avec des petits êtres mignons, serviables, travailleurs, fidèles et dévoués à une cause qui n’est pas la leur. Ils forcent le respect et donnent du sens à l’expression : « l’oignon fait la force » … Euuuuh non pardon : « l’union fait la force » !

source images: pikminisland.fr