Test : DISHONORED 2

Test : DISHONORED 2

2017-03-09 0 Par AL-X5

Dishonored 2, jeu d’action / aventure / FPS, développé par Arkane Studios et édité par Bethesda Softworks (PS4, XOne, PC). Arkane Studios est une société française basée à Lyon, fondée en 1999 par d’anciens membres Electronic Arts et Atari. Arkane connaîtra son premier succès avec Arx Fatalis en 2002 (Xbox, PC). Un second studio ouvrira ses portes à Austin au Texas en 2006, année de sortie de Dark Messiah of Might and Magic (Xbox 360, PC). En 2009 le studio participera au level design de Bioshock 2, avant de s’atteler au développement de Dishonored premier du nom, sorti en 2012 (PS3, Xbox 360, PC).

• RÉALISATION

La direction artistique est grandiose, fusion des époques XIXe et contemporaine. En résulte une architecture très inspirée, savant mélange d’ère victorienne et de tendance écologique actuelle, entre grandes structures en bois et éoliennes. Le design général est exceptionnel, chaque élément est très travaillé : Affiches et gravures d’époque, statues, costumes, armes, robots mécaniques, véhicules et objets en tout genre… Rien n’est bâclé ou relégué au second plan. À tel point, qu’on ne peut s’empêcher d’imaginer des noms tels que De Vinci, Eiffel ou Tesla, tout excités face à certaines pièces d’ingénierie.

Le jeu est beau, parfois même très beau, avec un véritable cachet. Même si, une fois n’est pas coutume, la technique reste en deçà de nos attentes. Avec par moments, quelques rares petits bugs de textures et clipping, des éléments aux contours un peu trop lumineux, ou un affichage progressif de certaines textures. Ces dernières sont souvent un peu floues quand d’autres sont bien nettes. Le rendu de l’eau est plaisant, avec une mer convaincante. La DA en béton armé couplée à la dimension ésotérique / paranormale de l’univers Dishonored font des merveilles. L’ambiance est sombre et inquiétante, mais aussi parfois lumineuse et ensoleillée, très méditérranéenne. Un régal d’évoluer dans de tels environnements… Un seul mot d’ordre : Créativité.

Signalons tout de même une ambiance sonore impeccable, des bruitages efficaces, une VF de qualité et des musiques inspirées, aux sonorités gréco-ibériques, qui renforcent un peu plus encore l’identité déjà très singulière du titre.

• LEVEL DESIGN

Les environnements ont fait l’objet d’un soin tout particulier, et renforcent l’aspect « Sciences & Lumières » du titre. On traversera un institut scientifique, un conservatoire, des bureaux et bibliothèques ou encore d’étranges manoirs. Notons au passage la conception très élaborée du manoir mécanique, Léonard et Gustave dans tous leurs états… L’ingénieuse idée de switcher entre le présent et le passé le temps d’un niveau, et ainsi découvrir la splendeur d’un endroit aujourd’hui délabré. Ou encore une villa moderne de luxe, digne d’un Rothschild, au cœur d’une mission très agréable à parcourir.

Le level design, efficace et malin, nous pousse à l’exploration. Il s’articule toujours sur une même mécanique, à savoir que chaque niveau se présente sous la forme d’une zone semi-ouverte avec plusieurs bâtiments à explorer. Certains abritent des objectifs facultatifs, et grâce au pouvoir de téléportation, on prend un plaisir certain à tout explorer (très important), à passer d’un toit à la fenêtre du bâtiment voisin en un éclair. Plusieurs accès sont aussi prévus, et adaptés à nos compétences. On pourra donc aussi bien s’infiltrer par les toits et les terrasses, que par les sous-terrains et les conduits d’aération sous la forme d’une ombre. Tout cela, dans le but de progresser jusqu’au bâtiment principal de la mission, construit sur plusieurs niveaux, comportant plusieurs accès, avec son lot de secrets et d’objets à découvrir.

• GAMEPLAY

Le gameplay est ultra souple, très efficace, on se déplace et on tue avec une aisance déconcertante. Les nombreuses options d’armes et de pouvoirs rendraient presque l’expérience un peu trop facile pour certains, là où d’autres apprécieront. Effectivement, le titre se veut très abordable, n’importe qui peut s’y essayer, du moins dans une certaine mesure, les mises à mort sont très violentes. Soulignons aussi le système de sauvegarde rapide, bienvenu lorsqu’il s’agit de prendre des risques inconsidérés ou tout simplement d’expérimenter différentes approches de gameplay.

À ce titre, on peut tenter l’approche furtive, se pencher ou lever un peu la tête derrière un abri, zoomer à la longue vue tout en décochant un carreau à l’arbalète, effet sniper garanti. Se laisser tomber sur l’ennemi pour l’empaler ou se déplacer sous la forme d’une ombre meurtrière. Une fois repéré, il s’agit d’agir vite et à l’arme blanche, si votre objectif reste le tout furtif, car au moindre coup de feu, tous les gardes alentours viendront inspecter les lieux. À ce moment il vous reste la possibilité de fuir pour vous cacher ou de faire parler la poudre. Sachant que le pistolet est redoutable et assez jouissif à utiliser de par ses détonations et sa cadence de tir. Du coup, la tentation est grande de ne pas se retenir lorsque la situation dégénère… Et comme si ça ne suffisait pas, la lame est elle aussi hyper efficace, et démembre à tour de bras vos ennemis.

Concernant le côté exploration et la structure des niveaux, l’analogie avec un certain Deus Ex Mankind Divided est flagrante. On ouvre, on déverrouille, on farfouille, on récupère des tas de choses utiles à la mission ou à l’amélioration de nos compétences. Et tout cela équilibre bien la balance aventure / action. Petit regret, à l’instar de Deus Ex d’ailleurs : Pouvoir se mettre à couvert, et par la même occasion voir le héros, aurait été un vrai plus. Mais cela ne gâche en rien le plaisir de jeu.

• VERDICT

Un titre à ne pas manquer, pour les adeptes du premier Dishonored et de l’aventure / action sauce FPS. Le titre nous gratifie d’une bonne durée de vie, couplée à une bonne rejouabilité puisque l’on peut jouer deux personnage aux capacités différentes : Emily ou son père Corvo. Du coup l’envie se fait sentir d’expérimenter d’autres pouvoirs et de tenter une nouvelle approche.

Un excellent cru que ce Dishonored 2, où vous laverez votre honneur dans le sang, sur fond de trahison et de complot politique.